mardi 11 août 2009

INTERSYNDICALE NR : NON AUX LICENCIEMENTS !

Tours, le 7 août 2009

La direction doit négocier

En acceptant les changements de statuts proposés par le directoire et le conseil de surveillance, les actionnaires de La Nouvelle République réunis en assemblée générale en juin ont clairement montré leur intention de tout mettre en oeuvre pour redresser les comptes de la société, notamment en autorisant l'arrivée d'un partenaire financier majoritaire. Mais ils ont voté tout aussi majoritairement la résolution du comité d'entreprise qui demandait que cela se fasse dans le respect des accords existants, en sauvegardant le pluralisme de l'information et en maintenant les emplois. La direction de la NR trahit aujourd’hui ses engagements en prévoyant la dénonciation des accords d'entreprise, donc l'ouverture de négociations ayant pour seul but de réduire les avantages sociaux, tout en refusant d’ouvrir le dialogue sur les conditions du PSE.
Aujourd'hui, la direction ne cache plus son intention de mener le redressement du journal et du groupe Nouvelle République sans négociations avec les représentants du personnel, comme si les événements et la crise lui avaient soudain donné la légitimité qu'elle recherche vainement depuis des années pour appliquer la politique la plus antisociale qui soit. Et elle annonce sans crier gare, au beau milieu de l'été, un PSE (plan de sauvegarde-suppression des emplois) que le comité d'entreprise est prié d'étudier au pas de charge : 125 suppressions de postes (37 employés, 19 ouvriers, 6 agents de maîtrise, 8 cadres, 55 journalistes). L'édition du Cher (12.000 exemplaires/jour, ce qui est loin d’être dérisoire) passerait à la trappe, celle de la Vienne serait mutualisée avec Centre-Presse. Mais ce n’est pas tout. Les maigres effectifs maintenus doivent s’attendre (c’est écrit noir sur blanc dans le projet) à une renégociation à la baisse de tous les accords existants. Et s’ils refusent cette dégradation volontaire de leurs conditions de travail, un nouveau plan social est d’ores et déjà envisagé pour les mettre au pas. Ne soyons pas dupes. La direction veut le beurre et l’argent du beurre. En licenciant les jeunes avec de faibles indemnités légales, elle attend benoîtement les effets d’une pyramide des âges qui verra s’en aller rapidement les plus âgés, tout en ne se privant pas de laisser partir à grands frais certains anciens bien en cour. Pour le coup, le fameux effet de ciseau va fonctionner à plein, et elle aura deux départs au lieu d’un seul ! Ceux qui resteront peuvent se faire d’ores et déjà une idée de ce qui les attend.

L’argent est le nerf de la grève

C’est pourquoi il est hors de question pour nous qu'une telle diminution des effectifs puisse se faire sans négociation. Sans que les arguments présentés par les experts du comité d'entreprise soient entendus, analysés, discutés. Sans que les critères des licenciements soient négociés avec les représentants du personnel, en prenant en compte prioritairement les situations individuelles des personnes concernées par les suppressions de postes, en accordant également la plus grande importance aux salariés protégés, élus ou nommés par les organisations syndicales, seuls véritables interlocuteurs de la direction et indispensables au dialogue social dans l'entreprise et à la défense des intérêts de tous et de chacun. C’est pourquoi nous n'accepterons pas qu'un guichet soit ouvert au seul bénéfice de quelques privilégiés.
L’intersyndicale demande donc à la direction de recevoir ses représentants avant le 17 août. Sans réponse favorable le 11 août à minuit, elle appellera à une grève reconductible du 13 août à 6 h jusqu’au 14 août à 6 h. Une assemblée générale se tiendra le jeudi 13 août à 13 h, sachant que le même jour le comité d’entreprise se réunira en séance plénière pour examiner le PSE dans le cadre de la procédure légale.
L’assemblée générale décidera ultérieurement de la suite de l’action, notamment en mettant en place une caisse de solidarité dans la perspective d’un mouvement plus long.

L'intersyndicale des salariés
du groupe Nouvelle République

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire